Le témoignage de Laurent Wangermez, ouvrant son jardin généreux et œuvrant dans un jardin thérapeutique.

Je suis passionné de jardins, parce qu’ils me rendent heureux. Je me suis tout d’abord formé en glanant des conseils, en m’informant, en faisant des essais, au fils des années, puis un jour j’ai décidé d’exercer la profession de fleuriste, en me formant et en créant ma propre boutique.

Parallèlement j’ai travaillé dans le secteur du médico-social, qui est mon premier métier, auprès de personnes souffrant de déficience mentale ou de troubles du comportement. J’ai remarqué dans la prise en charge éducative, le plaisir que prennent ces personnes à se trouver en plein air, dans un jardin.
J’ai toujours eu à cœur de transposer mon amour de la nature en faveur de mon activité éducative. Ainsi je me suis trouvé à exercer à mi-temps comme fleuriste et à mi-temps comme éducateur spécialisé, animant un atelier d’art floral.
Pour consolider mes connaissances, j’ai favorisé l’autoformation en horticulture, par le biais d’ouvrages et de conseils auprès de personnes averties et expérimentées, afin de mener des ateliers en lien avec le support horticole. J’anime actuellement un atelier dans un établissement accueillant des adolescents, et l’évolution des profils admis depuis quelques années m’ont fortement encouragé à faire évoluer ma pratique professionnelle. Dans ce cadre, j’ai recherché une formation spécifique que j’ai suivie à Chaumont sur Loire. Le Domaine propose des formations sur le jardin de soin et de santé, avec un cycle de sociophytologue, dans le but d’évaluer des besoins, d’animer des ateliers au sein d’un jardin de soin et de santé ou jardin thérapeutique.
Cette formation de sociophytologue préconise des séquences de soins, selon les troubles pour permettre de se reconnecter avec le vivant, avec la nature. On peut faire émerger chez ces personnes affectées de troubles mentaux ou comportementaux, au-delà de la sensation de bien-être, quelque chose en plus de l’ordre de l’harmonie avec soi-même.
Dans ma pratique professionnelle d’éducateur dans le jardin, tout en transmettant les gestes techniques, je favorise le « faire soi-même » la responsabilité de la plante et le lien avec elle : celle qu’on a semée est celle que l’on va planter. J’ai donc proposé à l’établissement de développer ces activités et de créer un jardin thérapeutique.

Mon goût pour la nature, je le cultive également dans le cadre privé de mon jardin que j’ai créé voici 10 ans. Dans cet espace tout en longueur, des massifs de végétaux sont mis en scène et invitent à la rêverie. Y sont implantés beaucoup de vivaces : rosiers, sauges, sédums, ancolies, acanthes, camomille, hellébores …Quelques arbres et arbustes : érables, cornouillers, bouleaux, sureaux pourpres, lilas, seringuas, buis… ponctuent le parcours et quelques objets (arrosoirs en zinc, mobilier de jardin, statue) sont nichés de ci de là, pour créer des surprises visuelles. Le bout du jardin est réservé au potager.
Les plantes, ornementales ou potagères, ont été choisies pour s’échelonner au cours des saisons de sorte qu’il se passe toujours une floraison, une cueillette ou une plantation, selon les espèces.
Nous avons connu, comme tout jardinier quelques déboires : impossible de faire pousser cette plante ici ! Au bout du compte, c’est le jardin qui décide et la nature a le dernier mot. Nous faisons également évoluer les plantations pour nous adapter au changement climatique, très perceptible à notre échelle.