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Le jardin du Manoir de Keraudren à Brest, un jardin vivant, depuis les première esquisses jusqu’à sa réalisation.

Ce projet de jardin à visée thérapeutique implanté dans un EHPAD a fait partie des lauréats de l’appel à projet 2019 de Jardins & Santé. Les premières esquisses avaient été réalisées par Florence Gottiniaux, paysagiste-concepteur, en 2018.
Le temps qui s’écoule entre le projet et son effective réalisation est parfois long (grevé en l’occurrence par le Covid-19 et trois changements de direction) mais ce jardin a rempli ses objectifs de lieu de vie pendant toute cette phase qui, loin d‘être vacante, a été bien remplie.

Florence Gottiniaux nous livre aujourd’hui son témoignage :

jardin fevrier 2018 004« La vie au jardin existait déjà mais il se réduisait à une pelouse, une grande prairie avec trois arbres fruitiers dans un coin, un potager dans un autre et quelques fleurs mais sans circulation adaptée. Néanmoins, il se passait des choses dans le potager où deux bénévoles s’occupaient l’un d’un potager en pleine terre et l’autre d’un massif de fleurs. Les animatrices faisaient déjà des ateliers au jardin avec les résidents mobiles. Mais ce jardin avait besoin d’une cohérence d’ensemble et d’une réflexion à long terme sur l’espace. L’expérience m’a montré que les projets qui vont trop vite manquent généralement de réflexion et de maturité. Ce temps long a permis de partir sur des bases solides : réfléchir aux objectifs, découvrir la structure, sensibiliser les acteurs, créer du lien entre les intervenants.
A la suite de Sandrine, une animatrice très investie dans la démarche, la direction s’est emparée du projet, les services techniques, les équipes en place très impliquées et les bénévoles présents depuis longtemps se sont associés dans une dynamique collective.
J’avais envie de les aider dans le long terme ce que j’ai fait (en partie) en mécénat de compétence; j’ai pu les aider à trouver des solutions et nous avons opéré des ajustements sur des points précis à mesure de l’avancement du projet.
Il fallait développer un outil dont tout le monde puisse profiter : les résidents les familles, les équipes et chaque étape s’est vraiment faite avec l’établissement tout entier. Quand toute la mise en place du jardin a été achevée - voies de circulation qui rendent le jardin accessible à tous, mise en forme des terrassement, réseaux – la saison ne se prêtait pas aux plantations, j’ai alors conseillé de semer des engrais verts dans tous les espaces, sauf sur quelques surfaces engazonnées. L’équipe de bénévoles, du personnel, des familles étaient là, les résidents étaient là, installés dans des fauteuils.
Créer des événement alimente cette dynamique collective. En amont, l’animatrice avait effectué avec les résidents des semis de courges pour les planter dans le potager. Tout cela a formé rapidement une couverture végétale : les résultats ont été immédiatement visibles ce qui est très gratifiant pour les résidents. Petit à petit, le jardin commence à avoir une certaine résilience et va trouver son équilibre. Son entretien sera plus facile.
Les équipes techniques ont compris la démarche et la spécificité du jardin thérapeutique. L’entreprise extérieure très à l’écoute a travaillé de manière conjointe avec elles. L’embauche d’un jardinier sensibilisé à l’écojardinage, a beaucoup fait progresser l’équipe d’animation qui gère au quotidien le jardin. Cela a permis de changer leur regard sur l’entretien et de maximiser le vivant. Comme le chantier a été livré avec très peu de plantations, des adventices ont commencés à se développer dans les massifs, le jardinier a opéré un désherbage très sélectif, l’expliquant à l’équipe d’animatrices. L’animatrice qui jardine depuis des années a enrichi son regard et ses connaissances.

IMGP1798Même pendant la phase où le jardin était sans plantation, lors de la préparation du terrain, le jardin a été investi. Une animatrice m’a raconté qu’il se passait des choses dans le jardin. Elle avait repéré à plusieurs reprises que les tas de pierres qu’on avait on a déblayés pour aménager le jardin changeaient de place. Elle s’est aperçu que des résidents déplaçaient les pierres ! En Bretagne, la culture des cairns est vive ! Je trouve très belle cette anecdote qui montre que le jardin n’est pas resté inerte et qu’il a joué son rôle !
Une boite à idées pour le choix des végétaux, des écriteaux, l’exposition des dessins que j’avais faits ont animé les espaces.
La palette végétale va opérer une liaison entre les deux unités mer (armor en breton) et terre (argoat) passant du bleu au blanc, au jaune puis au jardin campagnard de l’arrière-pays breton. Le budget ne permettait pas de tout faire aboutir en une seule phase, pour les plantations on a fait appel à des jardineries, aux familles. Le potager en pleine terre et le jardin des fleurs en pleine terre ont été conservés.
Tous ces points ont créé une dynamique collective, sans reposer sur une personne ou sur la direction cela a rendu le projet vraiment efficient. Je suis très confiante car les bases sont partagées.

Chacun des résidents s’approprie le jardin en fonction de ses capacités. J’ai l’image d’un vieux monsieur se déplaçant avec une canne qui a planté des pommes de terre. Le sillon était déjà prêt et hop, hop, hop en trois petits mouvements du poignet, il faisait un petit trou avec sa canne, il se mettait à l’aplomb, prenait la pomme de terre, la faisait tomber dans le trou et le rebouchait avec sa canne. Certes l’animatrice est repassée derrière, mais ce monsieur a pu passer une heure au jardin et planter des pommes de terre lui-même, incroyable ! Les pommes de terre ont été récoltées, on en a fait des soupes. Je trouve cela fabuleux !
J’ai vu aussi une dame qui venait d’un établissement voisin cueillir un radis, le laver puis le croquer : vous auriez vu le sourire de cette dame !
Ces plaisirs simples sont énormes.
Entre jardin projeté, figuré, rêvé et le jardin réalisé, plein de choses se passent, des aventures minuscules mais intenses. Ainsi le jardin joue pleinement son rôle de thérapie et de mieux être pour la personne, et cela, c’est magique. »

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